"Qui a assassiné Thomas Forsyth"
Chapitre IV
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Chapitre IV
Lundi, 06 heures du matin
Au-dessus de l’océan Atlantique
BOAC vol 002
Une turbulence inattendue
Au-dessus de l’océan Atlantique
BOAC vol 002
Une turbulence inattendue
Dans la pénombre de la cabine, la majorité des passagers semble encore endormie. Pamela parait très fatiguée. Elle repose sa tête contre son siège. William a ses yeux fermés.
- Comment s’est passé ton voyage à Washington ? demande-t-elle.
- Comme toujours. Les clients sont toujours pressés et demandent la livraison dans la semaine de la commande. Enfin, je crois que nous avons une commande de quelques millions de dollars pour les ordinateurs, tous les logiciels et les services d’entretien pour trois ans.
William raconte sa soirée de vendredi et comment il a eu une terrible migraine toute la journée du samedi.
Pamela, l’air distant, regarde par le hublot. Les premiers rayons du soleil illuminent l’épaisse couche de nuages. Le personnel de bord commence à servir le petit déjeuner.
- Pourquoi ne m’as-tu pas appelée ? demande Pamela.
- J’ai essayé, mais je n’ai pas eu de réponse.
- Effectivement, je suis allée quelque fois à l’appartement d’à côté.
- A quelle heure ton frère a-t-il appelé?
- Vers 20 heures... Je ne sais pas… j’attendais ton appel, mais immédiatement, j’ai reconnu la voix de Robert et j’ai eu un mauvais pressentiment. Peut-être papa a-t-il eu un malaise…ou un arrêt cardiaque.
- Comment Robert a-t-il annoncé la mauvaise nouvelle ?
- Il était vraiment bouleversé… il a dit que papa était à l’hôpital mais j’ai senti que quelque chose était arrivé. Quand j’ai insisté, il a raconté la vérité…. Oh, mon Dieu… je n’arrive pas à y croire…
- A-t-il donné plus de détails ?… si le voleur a pris d’autres choses ?
- Non…il lui a seulement pris son porte-monnaie. On sait bien que papa avait toujours beaucoup d’argent liquide sur lui. Il a pris ses cartes de crédit.
Puis elle ajoute à nouveau : J’avais pensé passer Noël avec Papa …
- Incroyable. Si ça s’était passé à New York … ou dans les quartiers du Bronx ou de Brooklyn… mais à Kinver ! Vraiment, je ne comprends pas.
- Franchement, je m’en fous de qui et de pourquoi papa a été assassiné, mais je voudrais que la police fasse son travail et la justice son devoir.
Elle pose sa tête sur l’épaule de William. Au-dessous des nuages, l’océan reflète ça et là, les premiers rayons du soleil. Au moment où l’avion commence à descendre vers la côte d’Angleterre, le soleil fait sa percée et illumine au loin à l’horizon les falaises de la côte anglaise.
C’est pour cette image que les touristes de premier voyage, commencent à voir géographiquement l´Europe.
- Qui nous attendra à l’aéroport ? demande William.
- Oh !…. Mon Dieu… J’ai oublié d’appeler Robert pour l’informer du numéro de notre vol. Nous étions très occupés à faire les valises pour arriver à temps à Kennedy Airport... Robert ne nous attendra pas à Londres, mais à la maison.
- C’est très bien comme ça.
- Comment ? S’étonne Pamela.
- Oh, tu sais très bien que nous avons eu de divergences, ton frère et moi. Il n’a jamais été d’accord avec notre mariage et je n’ai guère apprécié sa dérive vers l’homosexualité et la dépendance...
Pamela, un peu contrariée lui coupe la parole.
- Arrête ! Tu ne vas pas recommencer avec cette histoire. Tu sais très bien que Robert a eu des problèmes. Pour commencer, ça été le suicide de notre mère. Deux ans plus tard, pendant une journée de chasse, Robert a tué par accident notre frère. La mort de Fred a conduit Robert à ces problèmes d’alcoolisme et, apparemment, à avoir quelques relations homosexuelles. Tu sais très bien qu’il est malade.
- Je veux bien comprendre ses problèmes, mais je n’accepte pas son intolérance et ses remarques à caractère racial, et ça …
- Arrête ! Après notre dernière visite à Kinver, j’ai pensé que tu avais oublié tout cela. Tu sais très bien qu’il a noyé ses problèmes dans l’alcool. Papa m’a écrit pendant l’été que Robert continuait ses consultations chez un psychologue et tout marche très bien. Sincèrement, nous sommes des adultes et j’espère que nous n’allons pas avoir les mêmes scènes que par le passé. ça ne te suffit pas, le drame que nous vivons en ce moment ?
William prend la main de Pamela.
- Ne t’inquiètes pas.
Ils terminent leur petit déjeuner en silence.
En arrivant à l’aéroport, ils passent la douane sans problèmes et William cherche la station de taxis. Il demande au premier chauffeur :
- Bonjour monsieur. Connaissez-vous le village de Kinver ? Combien prenez-vous pour nous y conduire ?
- Je connais. Ç’est pas loin. Ça fera trente livres. C´est le tarif.
William demande à Pamela de prendre sa place dans le taxi et observe le chauffeur ranger leurs valises dans le coffre.
Après la sortie de l’aéroport, ils prennent une petite route de campagne pour éviter les autoroutes embouteillées chaque matin. Il y a encore des moutons et des vaches dans les prairies. Ici, c’est une région proche de Londres qui résiste encore aux avancées des grands projets immobiliers, n’hésitant pas à laisser construire des enclaves privées, des maisons modernes et des pavillons de plus de 120 mètres carrés.
Après quarante minutes, ils traversent le village de Kinver, avec ses vieux bâtiments de trois ou quatre étages, ses façades de vieilles briques rouges noircies par le temps et la pollution. Aux rez-de-chaussée, des petits commerces.
Un groupe d’habitants s’est assemblé sur le trottoir, certainement pour parler de l’assassinat de Thomas Forsyth.
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